Une "halte spirituelle" pour vivre le bonheur d'être ensemble
La prise en compte de la dimension spirituelle des personnes qu'il accompagne est au coeur des actions du Secours Catholique. Des moments de rencontre, de prise de recul, de prière et de partage sont organisés régulièrement. Après plusieurs mois sans pouvoir se réunir, une cinquantaine de personnes du Secours Catholique d’Indre-et-Loire ont ainsi vécu la joie de retrouvailles autour d’un partage d’Évangile lors d’une “halte spirituelle”.
« Je me sens merveilleusement bien ! Avec la pandémie, j’ai eu l’impression qu’on construisait un monde individualiste. Je suis soulagée de voir que chacun souhaite se retrouver. »
Comme la cinquantaine de personnes présentes dans les locaux de la paroisse de Saint-Avertin, près de Tours, Michelle goûte pleinement cette “halte spirituelle” aux saveurs de retrouvailles.
« Ça a été encore plus difficile pendant le Covid », témoigne Maryse qui, pour rompre l’isolement, a pris l’habitude de fréquenter le “café parlotte” du Secours Catholique de Chinon.
« Une journée comme celle-ci me permet de me recentrer et de vivre des temps de prière avec les autres. On échange aussi sur notre façon de vivre notre foi au quotidien. C’est un partage vivant ! »
En petits groupes, autour de l’Évangile selon saint Marc qui relate la présentation des enfants à Jésus et de photos personnelles évoquant des rencontres qui ont compté, ce sont en effet des expériences de vie qui se disent.
Christiane a la voix qui tremble lorsqu’elle évoque le souvenir de Laura, 17 ans, porteuse d’une trisomie ; celle de Brigitte se tend quand elle raconte les destins cabossés d’une fratrie de six enfants qu’elle a accompagnés.
Jacqueline, elle, désigne Babeth, assise à ses côtés : « Elle est aphasique depuis quinze ans. Elle m’a tendu la main à un moment de ma vie où j’en avais besoin. Aujourd’hui, je lui rends la pareille. »
« Il y a eu un partage avec le cœur ! » se réjouit une participante lors de la remontée en assemblée. Un partage qui se concrétise tout autant dans les échanges autour de l’Évangile que dans le repas en commun et les chants.
« Ce que l’on vit ici, c’est d’abord le bonheur d’être ensemble », confirme Ursula, la déléguée du Secours Catholique d’Indre-et-Loire.
« Cette halte est un temps de prise de recul, pendant lequel on privilégie la rencontre », complète Jean-Michel, de l’équipe d’animation spirituelle. « Ce moment fort doit nous amener à insuffler du sens dans nos vies. »
« Quelle émotion ! » confie Jocelyne, dont l’existence a changé quand, lors d’un voyage de l’Espérance (séjour à dimension spirituelle), elle a pu mettre des mots sur des années de maltraitance.
« Maintenant, j’avance sur ce grand chemin-là, de l’absolu, de la vie. Et je me sens une femme comme les autres, explique-t-elle. Avant, je me détestais. Aujourd’hui, sans oublier, j’ai pardonné et je peux avancer. »
Intégrer ce groupe me donne plus de force.
Justine, sans-papier, hébergée en hôtel, s’émeut d’avoir « goûté le pain de vie ». Cette halte spirituelle était une première pour elle, arrivée d’Angola il y a un an.
« Être dans un groupe amical qui met la parole de Dieu au centre, ça m’a vraiment intéressée. Je marche avec la Bible à chaque instant, mais intégrer ce groupe me donne plus de force. »